Strasbourg, capitale du Hip-Hop

Article rédigé pour Coze magazine en mai 2013 :

Photos : Bartosch Salmanski

Après avoir été capitale européenne, capitale de Noël et capitale de l’amour, Strasbourg était capitale du Hip-Hop pendant quelques heures ce week-end, le temps de deux soirées. En effet, la compagnie Mistral Est organisait le 5e Universal Dancers vendredi 10 et samedi 11 mai au Palais de la musique et des congrès. Autrement dit, La référence annuelle en matière de danse Hip-Hop.

L’Universal Dancers, International Hip-Hop Dance Festival, porte bien son nom. Il réunissait pour la 5e année consécutive des danseurs régionaux, nationaux et internationaux pour un véritable show à l’américaine. Et cela tombe bien, car l’invité d’honneur cette année, c’était bien les Etats-Unis d’Amérique, représentés par Ewan G. Reade, Consul Général des Etats-Unis venu tout droit de Californie.

Deux soirées très différentes ont composées ce festival de danse Hip-Hop. D’abord celle du vendredi 10 mai :

La soirée Shows

Tout est dans le titre, place au spectacle. Cette soirée du vendredi 10 mai 2013 pourrait, avec le temps, devenir synonyme du mot “Ambiance” ! Une salle Erasme du Palais de la musique et des congrès pleine à craquer, des gens encore aux entrées et sur les escaliers, des applaudissements battant tout les records et des cris à tomber par terre : Tel était le cocktail magique que les spectateurs des shows de vendredi soirs ont vécu. Ils étaient plus de 2000.

Mais qu’en est-il des shows en question? 18 équipes venues de tous les pays ont démontrées tout leur talent aux spectateurs. Portugal, Etats-Unis, Maroc, Italie, Suisse, Allemagne, mais aussi bien évidemment la France et Strasbourg.

Acrobaties en tout genre, chorégraphies maitrisées allant de 2 personnes à plus de 20 personnes, rythmes divers et variés (ralentis, danse façon robot, danse rapide), mais aussi inventions, jeux avec le public, la scène, les costumes, la lumière, les accessoires, le public.

Chaque équipe a ainsi imposée son style, parfois poétique et théâtral (Elements of Funk, Fearless Crew), parfois totalement ancré dans les fondements de la culture Hip-Hop (Zamounda Crew, Battle Born) parfois plus ouverts sur d’autres styles musicaux ou n’hésitant pas à mettre des références au cinéma ou aux jeux vidéos (De Klam, Zéro’Vu, Mementum, Juvenile Maze).

Un clip improvisé

A la fin de la soirée, après le passage des 18 groupes de danseur et un applaudissement général qui pourrait entrer dans le livre des records, tout ceux qui le désiraient (spectateurs comme danseurs, amateurs comme professionnels) ont pu se retrouver ensemble sur scène pour danser, au moins vingt bonnes minutes.

Aucune frontière n’existait. Femmes, hommes, adultes, enfants, origines diverses, tout le monde s’est retrouvé autour d’un seul et même objectif, autour d’une même passion commune, celle du Hip-Hop.

Un grand cercle s’est formé, les gens dansaient chacun leur tour sous le regard des autres qui scandaient les performances, la musique Hip-Hop résonnant dans la salle Erasme, le plaisir partagé se lisant sur tous les visages.

Rien qu’avec cette performance improvisée, il était possible d’avoir un clip de Hip-Hop en filmant la scène du Palais de la musique et des Congrès. Et s’ils avaient pu le faire, il est certain qu’ils auraient dansés toute la nuit !

Mais cette soirée, bien que confrontant  le talent d’immenses groupes de danseurs n’était en rien une compétition, simplement une démonstration de leur savoir-faire.

La compétition se déroulait le lendemain, samedi 11 mai, pour la deuxième soirée de cet Universal Dancers 2013 :

Les Battle

Comme leur nom l’indique, les Battle confrontent des équipes ou des personnes individuelles sur de la musique Hip-Hop. Le but? Danser, impressionner son partenaire, l’affronter. Pour la soirée en question, les danseurs se sont mesurés sur quatre catégories de danse différentes :

– Le Popping

-Le Locking

-Le Hip-Hop

-Le Break Dance

Seule la dernière catégorie confrontait deux équipes de 3 membres, alors que les 3 premières ne mettaient  face à face que deux danseurs. Plusieurs jurys spécialistes de chaque catégories ont notés les danseurs, qui sont ainsi passés, comme pour n’importe quelle compétition qui se respecte, par les présélections, sélections, quarts de finale, demi-finale et bien sûr finale.

Ambiance intimiste

Moins de monde, il faut l’avouer, se sont montrés intéressés par ces Battle. Celles-ci ont ainsi fait figure d’un spectacle plus convivial, intimiste, et aussi plus proche du public.

Par exemple, beaucoup de partisans du Hip-Hop étaient assis sur scène autour du jury et des danseurs. Dans les rues de New-York ou est né le Hip-Hop, ou sur la scène du palais de la musique et des congrès de Strasbourg, c’était du pareil au même. Il n’ y avait pas la moindre différence, l’ambiance était la même.

Deux soirées qui n’avaient donc pas la même ambiance, mais qui n’avaient pas non plus le même but. La première étant une soirée de démonstration alors que la seconde était bien une soirée de compétition.

Mais finalement, c’était comment ces Battle? Dur? Violent? Dignes du temps des gladiateurs?

Absolument pas. Affrontement pour le niveau suivant d’accord, mais toujours dans le respect de son rival, l’amitié et la fraternité. Les nombreuses accolades, les sourires entres les danseurs et le plaisir partagé plus que visible faisaient montre de liens d’amitié évidents.

Plus qu’une compétition ou qu’un gigantesque show, cet Universal Dancers 2013 a surtout prouvé à Strasbourg, ville déjà ouverte sur le monde, sa capacité à acquérir une dimension internationale.

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