Le Marathon vidéo victime de son succès

Article écrit pour Coze magazine en juin 2013

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Le Marathon vidéo, organisé chaque année à Strasbourg par La Cité de la Prod, est de retour et se déroulera du 7 au 9 juin prochain. Les participants, venus d’Alsace mais aussi des régions ou pays avoisinants, auront 48 heures pour réaliser un court-métrage de moins de 5 minutes avec un thème et des contraintes imposées. Les courts-métrages les plus réussis se verront récompensés dans différentes catégories par un jury de professionnels et par le public.

Les nombreux cinéphiles, passionnés de cinéma ou apprentis réalisateurs le savent bien : S’il y a un mois à retenir à Strasbourg, c’est bien juin. C’est durant ce mois-ci qu’a lieu chaque année une compétition d’envergure, ayant acquis au fil du temps une bonne renommée.

En effet, c’est depuis 2007 que La Cité de la Prod organise le Marathon vidéo qui réunit chaque année amateurs et professionnels autour d’une seule et même passion. Le cinéma.

Un thème et des contraintes

Car une fois le thème donné, chaque équipe de 5 personnes (officiellement, mais une équipe peut avoir autant de personnes qu’elle le désire sur son tournage) est livrée à elle-même.

Et une  seule chose fera la différence : La créativité. En effet, une équipe d’amateurs peut facilement clouer sur place une équipe de professionnels si elle a de l’envie, de l’imagination, de la créativité. N’oublions pas que les premiers films des plus grands réalisateurs se sont fait sans moyens, mais avec une équipe soudée et motivée.

La course effrénée dans le monde du cinéma qu’offre le marathon vidéo peut donc se révéler être un tremplin pour de jeunes cinéastes amateurs comme une confirmation pour des professionnels. A moins que cette participation ne se fasse juste pour s’amuser. Quoi qu’il en soit, le thème imposé met tout le monde au même niveau. De ce côté-là, c’est l’imagination, bien avant les moyens matériels, qui fera la différence.

Et de l’imagination, il en faudra pour ne pas trahir le thème et mettre en avant les contraintes. A l’édition 2012, le thème imposé était « L’incroyable secret » et les contraintes étaient au nombre de 3 : Du sirop à la menthe, l’interdiction de faire une parodie de la série « Bref » et une phrase à insérer absolument « C’est pas mal, je pense ».

Autant dire qu’il y en avait pour tous les goûts, de la comédie au drame en passant par la romance, la fausse publicité ou encore une histoire de legos en stop-motion.

Cette année, le résultat final risque d’être toujours et encore plus éclectique car les spéculations vont bon train à propos de ce que sera le thème de cette année. La Cité de la Prod, laisse entendre que le chiffre 7 (c’est la 7e édition du Marathon vidéo après tout) et ses origines mystiques seront au cœur de la chose.

Cela dit, rien n’est certain et cela peut très bien se révéler un leurre au moment de la révélation du sujet commun le 7 juin prochain.

Après tout, le principal intérêt du marathon reste d’enclencher un processus créatif de 48 heures et pas une minute de plus. Permettre de préparer un sujet en amont serait donc autodestructeur.

Record d’inscriptions

Mais ce qui s’est déroulé, via Internet, bien avant le début du Marathon, ce sont les inscriptions. Et cette année, dire que le Marathon vidéo a été victime de son succès pourrait se révéler être un doux euphémisme.

En effet, lors de l’ouverture des inscriptions en ligne le 21 mai dernier, un record de rapidité a été largement battu par un bon nombre de participants. 63 inscriptions en 48 heures mais surtout 30 inscriptions, presque la moitié, en pas moins de 45 secondes !

Certains participants étaient tellement pressés de s’inscrire qu’ils se sont même inscrits plusieurs fois sans le faire exprès. Ces doublons redevenus uniques, les organisateurs ont du prendre une décision.

Pour la première fois, au lieu d’accueillir environ 30 équipes qui réaliseront des films de moins de 5 minutes, le Marathon accueillera 40 équipes qui réaliseront un film de 4 minutes grand maximum. C’est exceptionnel mais nécessaire, et cela pour permettre la diffusion de l’intégralité des 40 courts-métrages qui seront rendus à l’issue du Marathon.

A noter que 23 équipes restent sur liste d’attente, en attendant peut-être un possible désistement de l’une des équipes inscrites.

48 heures de Marathon

Généralement, 48 heures de Marathon vidéo se déroulent de la façon suivante :

Rendez-vous le 7 juin à 18 heures à l’UGC Ciné Cité et dévoilement du thème et des contraintes imposées aux différentes équipes. Chaque équipe se verra également remettre un kit de survie composé de produits des différents partenaires de l’évènement. Pâtes, rasoir ou encore boissons énergétiques peuvent aisément faire partie de ce kit de survie, correspondant bien à l’esprit déluré de ce Marathon vidéo.

Une fois ceci fait, les équipes devront se débrouiller pour régler le problème des contraintes (aller acheter du sirop de menthe par exemple) avant de se réunir ensemble et de balancer leurs premières idées.

Ces idées, discutées toute la nuit, devront dans le meilleur des cas donner un scénario prêt à être tourné le lendemain dans l’après-midi, voir dés le matin pour les plus compréhensifs (il est souvent difficile de se mettre d’accord, rien que dans une équipe de 5 personnes).

Une fois la phase tournage terminée, et en espérant ne pas avoir subi trop de problèmes techniques ou météorologiques, viendra la phase montage. Là, tout dépend de la vitesse de croisière et de la résistance au sommeil de chacun. Certains travailleront toute la nuit de samedi à dimanche alors que d’autres préféreront commencer à monter le dimanche matin jusqu’à 17h30 maximum.

A 18 heures précises enfin le 9 juin, tous les courts-métrages devront être rendus sur format numérique impérativement au Bar Le Chariot, que ce soit sur DVD de données, disque dur externe, clé USB ou carte SD.

A partir de 20 heures, les courts-métrages sont diffusés à l’UGC Ciné Cité devant plus de 600 personnes, dans une salle de cinéma remplie à ras bord. Plusieurs équipes gagnantes dans différentes catégories seront désignées à la fin de la projection par un jury composé de 3 personnalités que sont Fouzi Louahem, le fondateur du magazine digital Bande à part, Ron Dyens, producteur chez Sacrebleu Productions et Alain Bieber, chef de projet chez Arte Creative. Le public aura également son mot à dire pour décerner le prix du public.

En parallèle, et pendant les 48 heures du Marathon, La Cité de La Prod s’amusera à réaliser un Making off en rendant visite à divers participants sur leurs tournages. Cette vidéo dans les coulisses des tournages sera également diffusée durant la soirée de projection et permettra à tous les spectateurs de profiter d’une ambiance de rigolade unique, tout en se trouvant au cœur de la création filmique.

Tournages Made In Alsace

Le Marathon vidéo finalement, sans oublier la compétition, c’est d’abord une aventure humaine, une survie dans les méandres de la réalisation cinématographique, un objectif à atteindre en équipe et des bons moments (mais aussi des galères) à passer ensemble.

Un évènement totalement intégré par la ville de Strasbourg, qui  favorise la création cinématographique tout au long de l’année en encourageant les tournages sur son territoire et sa région.

Ne soyons donc pas étonnés de voir, pendant le week-end du 7, 8 et 9 juin, des équipes de tournage et des caméras un peu partout dans Strasbourg. Le Marathon vidéo, 7e édition, est bientôt de retour avec plus de succès que jamais.

Et Action !

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Calendrier Maya : La fin du monde menace le marché de Noël

Article écrit en novembre 2013 pour Rue89Strasbourg

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Strasbourg est en train d’enfiler ses habits de fête, alors que le reste du monde se prépare à l’imminence du cataclysme. Vague géante ? Inversion des pôles ? Tremblement de terre ? Méchant astéroïde ? La fin du monde est fixée au 21 décembre 2012… ou pas.

Le calendrier Maya  s’arrêterait le 21 décembre 2012. Ce serait donc la fin. Oui, mais la fin de quoi ? Du monde ? D’un cycle ? Des prédictions ? Du commerce ? La question est d’importance alors que, comme chaque année, la ville de Strasbourg s’apprête à accueillir 2 millions de touristes à l’occasion du marché de Noël, peut-être piégés loin de chez eux quand surviendra la fin du monde !

Quelle théorie fumeuse choisir ?

Les théories, plus abracadabrantes les unes que les autres, abondent sur la toile et les sites millénaristes sont innombrables, la grande mode étant au compteur laissant découler jours, heures, minutes et secondes jusqu’au jour fatidique.

Mais ne tremblez pas, amis strasbourgeois ! Le vin chaud sera toujours servi au marché de Noël ce jour-là et le grand sapin de la Place Kléber restera sur pied. Non, parce que, des fins du monde, il y en a déjà eu 183 qui ont été annoncées depuis la chute de l’empire romain, d’après les travaux de l’historien Luc Mary. Elles sont même assez régulières et il y en a vraiment pour tous les goûts et toutes les couleurs.

La littérature et les Maya, toute une histoire

En ce qui concerne la fin du calendrier Maya, de nombreux livres sur le sujet existent, histoire de se préparer à la catastrophe et à investir à temps dans un bunker anti-cataclysmes. Mais, s’il y a bien une chose à noter à Strasbourg, c’est que le premier jour de l’hiver ne fait pas peur à grand monde, sauf peut-être aux frileux. Thierry Jobard, responsable du rayon sciences humaines à la librairie Kleber n’est pas très surpris par ce manque d’intérêt :

« Il faut savoir qu’il y a deux sortes de livres sur la fin du monde. Ceux sur la prophétie Maya et ceux un peu plus écologiques, qui jouent sur le fait que la planète va mal et qui avertissent que cela mènera à la fin du monde… un jour.

En ce qui concerne le 21 décembre 2012, ça fait deux ans que sortent des livres sur le sujet et je n’ai constaté aucun effet de masse, les gens ne se sont pas rués plus que ça sur les livres qui en parlent. Ceux qui achètent ces livres sont la clientèle habituelle qui s’intéresse aux ovnis ou autres histoires de ce genre. Mais cette fin du monde n’est qu’un effet de mode qui a pour but de faire marcher le commerce et je suis content de voir qu’à Strasbourg, on est plus rationnel. »

Le rayon librairie de la Fnac de Strasbourg nuance un peu l’avis de Thierry Jobard en indiquant que les gens « font en fonction des choses entendues autour d’eux et achètent le moment venu » et que « d’ici le début du mois de décembre, un présentoir de livres sur la fin du monde pour aller avec l’actualité sera sûrement mis en place ». Rien n’arrête le commerce. Pas même l’apocalypse. Une petite fin du monde tous les ans ne serait pas de trop, tiens.

La fin du monde sur les ondes

D’après Cédric Elling, éco-conseiller et chroniqueur dans l’émission « Kiki et les drôles d’oiseaux » sur radio Arc-en-Ciel, une radio strasbourgeoise, nous avons encore de beaux jours devant nous :

« Le calendrier des Maya se compose en différents cycles. Le 21 décembre 2012, c’est la fin d’un cycle de 5125 ans qui a commencé en 3174 avant Jésus-Christ. C’est-à-dire qu’à partir du 21 décembre, nous démarrons simplement le cinquième cycle, car il y en a eu quatre auparavant.

Et le plus intéressant, c’est que l’histoire Maya nous apprend qu’avec ce cinquième cycle, nous entrons dans l’ère de la lumière. Autrement dit, cette ère entraînerait un renouveau de l’homme qui va aller vers le bon et vivre sa vie complètement différemment. Car jusque-là, l’homme et le monde étaient dans une période sombre, faisaient des choses vraiment pas terribles et ne tournaient pas comme il faut. Et l’idée de fin du monde est née du fait que les Maya étaient persuadés que pour un changement conséquent, il faut d’abord le chaos et la destruction ! »

Cédric Elling ajoute dans son émission de radio que le 21 décembre correspondrait à un alignement de toutes les planètes du système solaire, ce qui transcenderait l’espèce humaine. Hypothèse cependant balayée par Pierre Sylvestre, astronome et président de l’association d’astronomie Nemesis en Alsace :

« Le 21 décembre, le ciel sera tout ce qu’il y a de plus banal ! Il n’y aura rien, tout ça ce n’est que du cinéma ! La seule chose qui pourrait amener à une fin du monde, c’est un astéroïde comme il y a 65 millions d’années qui avait éradiqué presque toute la vie sur terre. Et de nos jours, il y a une multitude d’appareils permettant de détecter les astéroïdes qui s’approchent.

Alors évidemment, il est bien possible qu’on ne détecte un astéroïde que trois jours avant si celui-ci est composé de matériaux sombres, donc difficiles à détecter. Mais il faudrait un astéroïde absolument gigantesque pour détruire toute vie sur terre, et celui-là, matériau sombre ou pas, il sera repéré largement en avance s’il devait arriver ».

Le 21 décembre, c’est aussi l’occasion de faire la fête et d’organiser des évènements. La salle du Molodoï à Strasbourg profite de l’occasion pour organiser une soirée « Paye ta fin du monde » et quelques évènements Facebook suggèrent de faire la fête ce jour-là et après. De quoi finir en beauté… ou de se réveiller le lendemain avec la gueule de bois et les oreilles en compote.

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Maxime Ginolin : Deux personnalités, Les mêmes combats

==> Article écrit en Mars 2013 pour Coze Magazine

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Maxime Ginolin, un jeune chanteur, a donné un concert intimiste au bar Le Grincheux de Strasbourg mercredi 6 mars dernier pour sa première venue dans la capitale alsacienne. Des chansons de style rock chantées en anglais et tirées de son propre album Human or not human. Les 70 personnes présentes ce soir là au Grincheux étaient comblées, d’autant plus qu’à chacun de ses concerts, Maxime Ginolin diffuse ses clips.

Mais au fait, qui est-ce ?

Né à Aix-les-Bains le 28 septembre 1988 mais ayant passé la plus grande de sa vie au Maroc (ses parents y ont déménagés lorsqu’il avait 3 ans), Maxime Ginolin revient en France en 2008, d’abord pour étudier. Mais le système éducatif français ne lui convient pas et il décide alors de faire à sa façon. Il noue alors des contacts et commence à bouger un peu partout, même si sa résidence principale reste à ce jour la ville de Lyon. C’est ici que l’histoire commence.

Ce jeune homme de 24 ans est un talent multiple. Il chante, écrit et compose ses musiques, mais aussi produit, réalise et monte ses propres clips, toujours quasiment sans budget, mais avec une équipe de fidèles passionnés. En mélangeant allègrement plusieurs activités, sa voie se dessine tout doucement. La sienne se situera forcément entre le cinéma et la musique. Elle regroupera les deux. Oui, Maxime Ginolin se tourne vers la carrière de compositeur-réalisateur, très influencé par de nombreux grands compositeurs de films comme Danny Elfman (compositeur de la plupart des musiques des films de Tim Burton), que l’on peut sans conteste qualifier comme son père spirituel.

Mais ce jeune talent originaire d’Aix-les-Bains n’est pas qu’un artiste, loin s’en faut. Il se décrit même tout à fait autrement :

« Aujourd’hui, tout le monde se dit artiste. Soit. Moi, je me considère comme un « artiviste », une alliance entre activisme et art. Je préfère que l’on retienne cela de moi. Il faut savoir que je n’ai jamais pris de cours de chant, de danse ou quoi que ce soit. J’ai tout appris sur le terrain, je voulais faire à ma façon ».

Ses combats

En effet, Maxime Ginolin ne fait pas que chanter pour chanter. Il le fait pour plusieurs causes. Parmi les plus importantes, citons la défense des animaux, les femmes dominées par la dictature ou l’extrémisme religieux, les enfants battus ou encore la lutte contre la pédophilie :

« J’ai du mal à faire un clip sans passer un message. Je veux vraiment toucher le plus de gens possible, qu’ils connaissent mon travail et que mes idées fassent leur chemin. Il y a beaucoup d’êtres en souffrance, humains comme animaux, et je les aide comme je peux en étant présent à de nombreuses manifestations. Mais aussi avec mes clips, mes chansons, et tout naturellement dans ma vie car je suis complètement vegan, par respect pour les animaux. »

Maxime Ginolin n’est pas seul

Jamais loin de Maxime Ginolin, un autre personnage existe. Celui-ci est né il y a quelques années déjà. Il s’agit de MagicJack, à qui le chanteur a donné vie.

Évoluant dans un univers fantastique et cinématographique rappelant Tim Burton, ce personnage est un peu le personnage du Joker de Batman, mais avec de bonnes intentions. Et même si son apparence (maquillages horrifiques et extravagants) pourrait faire peur au premier abord, il ne faut pas se leurrer. MagicJack soutient les mêmes causes que Maxime Ginolin. Il utilise simplement une approche très différente, pour toucher un plus large public encore.

Maxime Ginolin donne sa propre définition de MagicJack et définit sa relation avec lui :

 « C’est un personnage subversif à l’idéologie corrosive, mais aussi un défenseur excentrique des sans-voix et des innocents. On ne peut le définir autrement. Ainsi, moi et MagicJack sommes deux êtres à part, mais qui se complètent, œuvrent ensemble et véhiculent tous deux une schizophrénie consciente et assumée. Une façon de doubler la portée de nos messages car ce que je ne fais pas, MagicJack le fait ! Et inversement. »

A noter que MagicJack, à l’instar de Maxime Ginolin, a aussi son propre album, nommé Dawn of a new age.

Un bon début de carrière

Des concerts en France donc, mais aussi au Maroc et en Belgique ainsi que près de 350 000 vues de l’ensemble ses vidéos sur Youtube, la carrière de Maxime Ginolin décolle favorablement. C’est bien, mais pas encore suffisant. Le combat de l’artiviste aux multiples facettes et personnalités n’est pas encore terminé. Il ne finira peut-être même jamais. Maxime Ginolin et son comparse excentrique MagicJack ont encore de quoi faire pour changer la face du monde.  Mais il suffit de les voir essayer pour se convaincre que c’est possible.

Pour se plonger dans l’univers de Maxime Ginolin ou de MagicJack, voire des deux, rendez-vous sur www.maximeginolin.com

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